Coopération Projet de fusion entre Coop de France et la FNCL
Lors de sa conférence de presse annuelle, jeudi 14 décembre, Coop de France a annoncé le projet de fusion avec la fédération laitière, FNCL.
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Prochainement, Coop de France devrait avoir en son sein un nouveau métier : le lait. Lors de sa conférence de presse annuelle, jeudi 14 décembre, l'organisation syndicale des coopératives agricoles a dévoilé le projet de fusion avec la Fédération nationale des coopératives laitières (FNCL). Lors de l'AG du 21 décembre de la FNCL, ce projet va être proposé au vote à ses entreprises adhérentes. « C'est un long processus de réflexion engagé depuis 2010, afin de s'adapter aux nouveaux enjeux du contexte actuel. Nous souhaitons nous appuyer encore plus sur notre spécificité coopérative », commente Dominique Chargé, président de la FNCL. Il est aussi président de Coop de France agroalimentaire. Le terrain était en quelque sorte déjà préparé.
Les négociations commerciales encore difficiles
Ces enjeux ont notamment été repris en partie lors des Etats généraux de l'alimentation. Parmi eux, le dossier des relations avec la grande distribution qui a signé la charte d'engagement le 14 novembre dernier. Toutefois, cette charte semble avoir très peu d'impact sur les comportements des acheteurs. En effet, les responsables de Coop de France expriment quelque peu leur amertume en regard des négociations commerciales 2018, démarrées depuis novembre.
Celles-ci commencent difficilement pour les fournisseurs selon les premières remontées d'information des entreprises. « Le souffle des Etats généraux de l'alimentation n'a pas été durable. La notion de transparence qui est poussée en avant, ne garantit pas la juste répartition de la valeur ajoutée, voire même génère un effet contraire. En effet, les marges et les prix de revient sont décortiqués et les acheteurs peuvent alors faire encore plus pression », détaille Pascal Viné, délégué général de Coop de France. Aussi, la profession pousse les pouvoirs publics à mettre en oeuvre au plus vite le levier législatif.
Une consolidation par des acquisitions
Les 2 500 entreprises coopératives (compris les unions et les Sica), qui ont réalisé un chiffre d'affaires consolidé de 85,9 milliards d'euros en 2016, comptent bien faire valoir leur ancrage territorial et leurs atouts en matière de filière, notamment dans le cadre des plans de filière poussés par les pouvoirs publics. Même si la rentabilité reste à un niveau faible, autour de1 %, les coopératives continuent à consolider leur base par des acquisitions représentant 1,8 milliard d'euros en 2017.
Un débat ouvert sur la séparation du conseil
Dans ce contexte, elles espèrent ne pas perdre la main sur le conseil dans la dynamique de séparation entre conseil et vente relancée par le président de la République. Le dossier est déjà bien engagé. Coop de France a fait ses propositions et va rencontrer le 23 janvier prochain la mission parlementaire dédiée à ce dossier sensible.
A ce jour, un projet d'ordonnance a été présenté. Il autorise en fait le gouvernement à modifier le code rural sur ce sujet par une ordonnance à venir. Ce projet de texte fait partie du projet de loi à la suite des EGalim. « Le débat est ouvert. D'une manière ou d'une autre, nous souhaitons garder le conseil. Dans le meilleur des cas, nous espérons en un système qui sépare physiquement le conseil et la vente au sein d'une entreprise », explique Pascal Viné.
Plus de trois millions de vues
En attendant l'aboutissement de ce débat, la coopération agricole continue à communiquer via notamment son site web qui accueille les témoignages d'expérience terrain de 115 coopératives. Il espère atteindre les 800 entreprises. Cette plateforme de communication lancée en juin dernier enregistre 15 000 consultations par mois. Et plus de trois millions de vues sont enregistrées pour les cinq réseaux sociaux sur lesquels la coopération agricole est présente.
Hélène Laurandel
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